Le lycée public – Persolino-strocchi, à Faenza en Emilie Romagne-, dans lequel nous avons effectué une longue visite, est ouvert aux échanges européens . Nous avons été accueillis par un représentant des professeurs. Le site comporte des salles de cours, un bâtiment pour l’hébergement, des laboratoires et des bâtiments dédiés à la production et activités de laboratoire. (voir leur Site internet : www.iis-faenza.it)
Le lycée compte 450 étudiants avec une majorité de garçons (80%), les filles sont tout de même présentes, notamment pour la production des plantes (22 élèves en moyenne par classe). Le Directeur est présent dans l’établissement, mais il peut être délégué dans plusieurs écoles. Une centaine de professeurs interviennent sur les lieux, avec également des assistants de laboratoire. 2 salariés travaillent à l’exploitation. Le laboratoire viticole est bien développé, avec des vins variés, notamment sucrés. L’expérimentation est importante avec là aussi une volonté de réintroduire des cépages anciens. Plus de 6000 bouteilles y sont vendues (vente directe et manifestations ponctuelles). Les productions ne sont pas certifiées bio au lycée, mais il y a une forte orientation dans ce sens pour suivre les lois et les orientations européennes. Le bio est déjà bien présent pour les plantes aromatiques.
Les horaires de cours en Italie sont de 8h à 13h ou 14h du lundi jusqu’au samedi. Les après-midi les élèves peuvent prendre des cours particuliers, réviser ou travailler en dehors du lycée ou à l’exploitation. 5 à 6 heures par semaine sont consacrées à l’exploitation les 2 premières années, la dernière année du cycle de 3 ans est plus théorique. Il y a des cours d’enseignement catholique qui ne sont plus obligatoires comme autrefois, les professeurs viennent alors d’une institution catholique. La demande pour ces cours est globalement en baisse. Les professeurs peuvent enseigner plusieurs matières notamment pour les cours techniques. Ils obtiennent les postes par concours (école spécialisée, habilitation et concours), mais ceux-ci ne sont pas ouverts chaque année et des enseignants peuvent donc avoir des grades différents sans avoir le même statut (sans concours : environ 30% des effectifs).
Voir les matières enseignées dans cette école
Ce lycée s’est spécialisé dans la production de fruits, la viticulture, les plantes aromatiques ou médicinales, l’ensemble est lié au relief et aux sols spécifiques de cette région avec de nombreuses collines. Une réelle volonté de valoriser les essences locales, traditionnelles – parfois oubliées – est présente au sein de l’école. Le lycée développe actuellement une activité concernant les roses, avec de nombreuses variétés anciennes (plus de 150) et participe à un concours international avec une orientation liée au paysage. L’agritourisme est présent dans cet enseignement, avec ses objectifs de développement des activités rurales (histoire et sociologie rurale), « les multifonctions agricoles », la valorisation du territoire. Il est probable que ces problématiques aient participé à l’attrait de ces filières auprès des jeunes. Il semblerait qu’il y ait une « mode du rural » et un nouvel attrait pour la terre combiné à l’accueil touristique.
En Italie, l’école d’agriculture comporte un cycle de 3 à 5 ans à partir de 14 ans. Cela s’apparente à un cycle de 3 ans de bac professionnel, puis pour certains à un cycle en plus de 2 ans de spécialisation (sur le modèle du BTS). A la fin du parcours ils obtiennent leur diplôme d’agriculture et de développement rural. Il est possible ensuite de poursuivre des études à l’université, sinon de rentrer dans le monde du travail. Pour bénéficier des aides de l’Union Européenne, il faut obtenir un diplôme agricole. La formation continue n’est pas obligatoire pour s’installer en Italie, mais elle est encouragée par l’Etat qui propose également des aides. Il y a une forte demande des entreprises agricoles pour embaucher des jeunes issus de ces formations, celle-ci n’est pas satisfaite actuellement. Les écoles sont en réseau régional mais aussi national. Elles doivent répondre à la demande d’embauche au niveau régional. Le Ministère fixe le cadre de l’enseignement et des programmes, puis régionalement, il y a une flexibilité d’environ 40% sur les contenus des cours. Une nouvelle loi va encourager le développement des stages. Les écoles d’agriculture sont en développement (par exemple, ce lycée comptait 4 classes il y a 10 ans, il y en a désormais 15). A noter que les secteurs qui fonctionnent le plus actuellement dans l’enseignement professionnel sont les technologies, l’électronique – informatique, l’électro mécanique. Le secteur de la construction est en forte baisse. Le tourisme, le commerce restent importants en Italie. Une idée a émergé ces dernières années : celle de rapprocher les écoles d’hôtellerie avec celles d’agriculture : de la production au touriste (déjà en fonction sur les zones côtières).