FATTORIA RIVALTA  

Entreprise familiale, présente sur le domaine depuis plus de trois siècles, la ferme est convertie à l’agriculture biologique à la fin des années 1980, une prise de conscience liée aux discours le la tante, habitant Milan, qui pressentait une attente sociale et à l’intoxication d’un de leur voisin en manipulant des produits phytosanitaires. 
Marco Rivalta a même parcouru l’Italie pendant plus de 8 ans, comme conseiller technique, pour aider d’autres agricultures à se convertir en bio
Sa région, la Romagne, fidèle à sa tradition avant-gardiste, a fait un peu figure de modèle, de territoires d’expérimentation.
La Fattoria Rivalta, 12 hectares, est aujourd’hui exploitée par les trois frères et les parents relativement âgés (c’est la mama qui tient le point de vente, le pépé est plutôt dans les champs ou avec les tracteurs, chacun sa place…). Ils ont 3 ouvriers à l’année et quelques saisonniers lors des récoltes. Il n’existe pas de système de CUMA équivalent à ce qui se fait en France. Néanmoins, il nous dit qu’une partie du matériel agricole est mise en commun.  
Les productions sont très variées – une nécessité exprimée par l’ensemble des exploitants que nous avons rencontrés-. On retrouve des légumes et des fruits tels que des pêches, des prunes ou des abricots (variétés anciennes, 500 quintaux /an), mais aussi des céréales, qui permettent notamment de nourrir un petit bétail (quelques poules, quelques vaches, ânes, oies…), ou de fabriquer des pâtes, avec bien entendu, une rotation des cultures. Ils produisent également un peu de fromage, revendu à la ferme ou bien dans les restaurants du coin, via une coopérative. Et pour finir du vin, du Chardonnay, revendu à une coopérative.
Les productions sont écoulées sur place, dans les « biocoop » locales, au marché bio de Bologne et dans les restaurants, via un intermédiaire.
Il nous apprend que la culture de l’oignon nouveau dans son territoire est la conséquence de la venue de France de populations celtes au VIIè siècle avant J.-C.. Ces celtes se seraient mariés à des romaines permettant des processus d’acculturation. Le dialecte local, le Romagnol, est en effet un mélange de français et de toscan.
Cette ferme à aussi une vocation pédagogique. Dès la fin des années 1990, ils commencent à recevoir des classes des établissements scolaires du territoire. Cependant il déplore qu’il y en ait de moins en moins – les collégiens et lycéens ne viennent quasiment plus car les sorties coûtent trop cher. Il reçoit également, comme à la Vignaccia, des groupes pour des événements ponctuels, essentiellement des anniversaires…
La crise de 2008 a provoquer la faillite de nombreuses coopératives agricoles mais en réalité la ferme tient bon, les ventes ne baissent et pas et le prix des denrées augmente.
La demande, comme en France pour des produits sains et locaux, est de plus en plus importante, Marco y voit entre autre l’influence des nombreuses émissions de télévision de cuisine. 
Il ne perçoit pas d’aides de l’État ni de la région pour son agriculture bio, par contre il a touché des subventions de l’UE pour les aménagements nécessaires à l’accueil des enfants.
Il est syndiqué pour faciliter certaines démarches mais globalement il trouve que les petits agriculteurs bio ne sont pas assez soutenus, pas assez représentés, mal organisés et donc mal défendus. 
Autour de lui, beaucoup de fermes ne sont pas reprises, à vendre, elles s’enfrichent peu à peu.

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